25/07/2011 : Gunung Rinjani ou le jour le plus long : l'ascension du sommet, la descente et la remontée du cratère

Malgré la nuit difficile, je suis prêt à 3h à suivre mon guide après un léger petit déj. Romy, de son côté, préfère rester au camp et ne pas utiliser toutes ses forces dans la dernière partie de l’ascension car elle sait qu’après vont s’enchaîner 7 autres heures de marche très ardues au milieu des rochers. Comme dit le sage, il faut connaître ses limites. De toute façon, elle a déjà atteint son objectif en arrivant ici et elle peut être très fière de son exploit. Moi, elle m’a carrément bluffé par son endurance et son rythme. B.R.A.V.O. !!!

En pleine nuit, l’ascension commence à la lampe frontale. Les groupes se mettent en route progressivement et ça fait comme une longue guirlande lumineuse qui s’enroule sur la montagne. La première partie du trajet est très éprouvante car la pente est raide et le sol se dérobe sous les pieds. Ca bouchonne comme un lundi matin à la rue Belliard. Mon guide est vraiment dans son élément, il se prend pour un cabri et avance à un rythme pour le moins soutenu. On dépasse des dizaines de personnes en se faufilant sur le côté. Là, je peux vous dire que je n’ai plus froid du tout ! Une heure plus tard, on atteint la partie intermédiaire de l’arrête qui est nettement plus cool. De temps en temps on s’arrête pour souffler un peu, boire un coup d’eau et grignoter quelque chose. Les dates que j’avais achetées avant sont idéales pour donner un coup de boost. J’en profite aussi pour admirer le superbe ciel étoilé comme on n’en voit que dans ce genre d’endroit. La Voie Lactée est clairement visible et quelques étoiles filantes me laissent augurer d’une ascension sans problème. A ce stade, les filles de marcheurs se sont fortement étirées et tout en bas, on voit des lampes qui commencent seulement à s’agiter.

Allez, encore une heure d’effort pour avaler la dernière partie de l’arrête, la plus hard évidemment. Le terme “avaler” est d’ailleurs tout à fait approprié car qu’est-ce que j’ai pu bouffer de la poussière ! En fait, le sol est composé de sable et de gravier volcaniques. A chaque pas (1 en avant, 2 en arrière tellement ça glisse), ça soulève un grand nuage. Le cœur pompe un max, les jambes chauffent mais on progresse bien. Dans le noir, on ne se rend pas bien compte de ce qu’il y a de chaque côté de l’arrête sur laquelle on marche. Dans le faisceau de la lampe frontale, on voit parfois furtivement de fameux précipices qui descendent vers le cratère.
L’aube pointe doucement le bout de son nez et on atteint le sommet du Rinjani vers 5h45. Intense émotion d’y être arrivé, de se trouver ici à 3726m d’altitude et de voir ce spectacle à 360°. Difficile de retenir ses larmes. Le ciel est parfaitement dégagé et on peut voir tout Lombok, la mer autour, l’île voisine de Sumbawa, les minuscules îles Gili, le cône parfait du volcan Agung sur Bali. Et puis, le disque orangé du soleil apparaît lentement à l’horizon. C’est juste un simple lever de soleil mais punaise dans ce décor, qu’est-ce que c’est beau ! Malgré ça, ça caille sec ici : j’ai les doigts gelés à force de prendre des photos et de filmer. Il doit y avoir une trentaine de personnes ici de toutes nationalités. Je remercie Noni de m’avoir emmené jusqu’ici. Avec le soleil qui monte, l’ombre du volcan se découpe sur le paysage derrière.

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Après une bonne heure à contempler tout ça, il est temps de retourner au camp. La descente va s’avérer beaucoup plus cool et surtout plus fun. Je suis Noni qui se lance dans une course folle dans une sorte de mix entre ski et surf sur les pentes glissantes du volcan. On dépasse à tout vitesse les gens qui redescendent prudemment.

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A ce rythme là, il nous faut un peu plus d’une heure pour arriver en bas où je retrouve Romy depuis longtemps réveillée de sa mauvaise nuit. J’ai droit à un petit déj et à une pause d’1h30 pour me remettre car je suis déjà bien lessivé par cette ascension… et la journée est loin d’être finie !
Vers 9h30, le camp est plié et on se remet en route, direction le lac en descendant à l’intérieur du cratère : 3h de descente éprouvante pour parcourir à peine 2km ! Avec les 4h30 de marche que j’ai déjà dans les pates, ça tourne au supplice mais même pour Romy qui commence sa journée, c’est dur aussi. Les cuisses et les genoux encaissent un max. On avance doucement car le sentier est fort accidenté et il faut souvent s’aider des mains pour ne pas se casser la binette. Quand on pense que les porteurs suivent le même chemin que nous… en tongs et avec 25kg sur une tige de bambou en équilibre sur l’épaule ! Plus d’une fois on se dira que c’est gars sont vraiment des forces de la nature. Et toujours avec le sourire en prime !

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Le brouillard qui s’est levé nous empêche de voir le lac pourtant à quelques centaines de mètres sous nos pieds. Enfin, on arrive soulagés de pouvoir se reposer un peu et de manger quelque chose (tiens, des nouilles ce midi !).

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Mais le vrai bonheur vient après. A côté du lac, se trouvent des sources chaudes en provenance directe du volcan. Il y a des petites chutes d’eau avec des piscines naturelles et les gens du coin on aménagé des bassins sur le bord, un peu comme dans des thermes. Ils viennent d’ailleurs de loin pour profiter des vertus curatives de ces sources. Faut dire que c’est un pur plaisir de se couler dans ces eaux super chaudes (on doit pas être loin des 45°), surtout pour nos corps fatigués. Dans certaines piscines, il y a des bulles et on se croirait dans un vrai jacuzzi. Sans Noni pour nous arracher de là, on se serait bien laissé fondre quelques heures de plus.

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C’est reparti pour 3h de marche, en grimpant cette fois sur l’autre versant du cratère. La vue sur le petit volcan au milieu du lac est superbe. Arrivés en haut du rim, de nouveau à 2700m, on croyait qu’on allait dormir là. C’est un peu le coup de bambou quand on apprend qu’il faut encore marcher une heure pour atteindre le campement. Finalement, on se pose vers 18h. Moi, ça me fait 10h30 de crapahutage dans les jambes et dans les 4000m de dénivelé au total ! On est carrément “dong dong” (fatigués) comme on dit ici.

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Ce soir, on partage le camp uniquement avec un autre groupe de 2 personnes… des Belges de la région de Gand qui sont en voyage de noces. Très sympas, surtout qu’ils nous font profiter du traitement de faveur auquel ils ont droit en tant que jeunes mariés : dîner aux chandelles (si si, à 2000m et en pleine nature), repas amélioré avec entrée et dessert et un bon petit feu pour se réchauffer après. Ca finit en véritable veillée avec les guides et les porteurs rassemblés autour des flammes. Ils nous racontent les histoires traditionnelles de la région, notamment celle à rallonge de “Grantang” (?) et “Tupac” (re ?) qui symbolisent un peu l’éternel combat du bien et du mal. Un des porteurs (dénommé Rambo !) chante des passages de cette histoire pendant qu’un guide nous traduit. Encore un moment qu’on n’oubliera pas. On a l’impression d’être dans un épisode de “Rendez-vous en terre inconnue”. La nuit sera de nouveau difficile car malgré qu’on soit un peu redescendu, il fait toujours aussi froid, avec énormément de vent et d’humidité. On se console en se disant que c’est la dernière ! Vivement un bon matelas…

24/07/2011 : Gunung Rinjani (3726m) : à couper le souffle, au figuré… et surtout au propre !

 

Pfffffiiiiiiooooouuuuu ! Par où commencer ? Tellement de choses à raconter sur ces 3 jours de trek sur le volcan Rinjani. Sans aucun doute l’expérience la plus éprouvante physiquement mais aussi la plus gratifiante au niveau des émotions qu’on ait vécue. On vous prévient, ça fait une tartine mais on n’oblige personne à tout lire, hein.

Bon, tout commence à Kuta à 5h du mat’ où une voiture vient nous chercher pour 4h de trajet jusqu’à Sembalung Lawang au nord de Lombok. C’est de là que le trek démarre. La veille, on a préparé notre paquetage pour la randonnée. On essaie de se limiter parce qu’on sait qu’on devra porter tout ça jusqu’en haut mais au final, ça pèse quand même lourd.

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En chemin, on traverse toute l’île alors que le jour se lève lentement. Dans la pénombre, on voit des colonnes des gens qui marchent sur des kilomètres le long de la route, notamment beaucoup d’enfants qui se rendent à l’école en uniforme.

Une fois arrivés au point de départ, on fait connaissance avec notre guide (Noni, 27 ans) et notre porteur (un truc comme Maroni). On a droit à un petit déj, histoire de prendre des forces, puis on abandonne nos grands sacs à dos et on se met en route. La marche commence tranquillement à 900m d’altitude sur les contreforts du volcan dont on voit le sommet au loin. Gloups, plutôt impressionnant de se dire qu’on va grimper la haut ! On passe à travers de superbes prairies de hautes herbes qui font vraiment penser aux alpages de nos régions. Le temps est splendide.

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On s’arrête au Pos I pour une petite pause, puis au Pos II pour le repas de midi. Notre porteur qui ne marche pas avec nous mais qui part chaque fois devant est déjà en train de couper les légumes et de faire bouillir l’eau pour préparer les nouilles. On ne le sait pas encore à ce moment mais ça constituera l’unique menu (avec la variante riz) des 3 jours à venir.

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A partir de là, les choses sérieuses commencent : une grimpette de près de 4h sur une pente de plus en plus raide pour atteindre le “rim” (bord du cratère principal), l’objectif du jour où l’on doit établir le camp à une altitude d’environ 2700m. Avec nos sacs alourdis chacun d’une grande bouteille d’eau, le dos et les jambes souffrent mais on avance quand même à un très bon rythme selon Noni. Vers 17h30, on arrive au camp situé juste sur le rim, exténués mais émerveillés par la vue qui s’offre à nous. On a carrément les larmes aux yeux après tant d’efforts et devant ce paysage magnifique : il y a d’abord l’énorme cratère avec sa crête déchiquetée, et puis un lac assez sombre au fond et enfin au milieu de celui-ci, le cône d’un autre volcan plus petit et plus récent (toujours en activité d’ailleurs puisqu’il y a de la fumée qui s’en échappe). On voit aussi nettement l’impressionnante arrête qui mène au sommet environ 1000m plus haut. Un petit aperçu de ce qui nous attend demain…

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Pendant qu’on prend moult photos, le guide et le porteur montent la tente et préparent le dîner (variante riz pour ce soir !) sur un simple feu. Il y a pas mal d’autres groupes qui campent sur le site. Le coucher de soleil derrière le bord du cratère est splendide. Mais pas le temps de faire la fête ce soir car demain, c’est le gros morceau : lever à 2h30 pour attaquer l’ascension du sommet. On se met donc vite au lit pour essayer de dormir un peu mais il fait tellement froid que ça va se révéler impossible. Malgré le (trop) fin sac de couchage, des grosses chaussettes, un pantalon, un T-shirt, un sous-pull, une polaire et encore un K-way par dessus, on se gèle les miches ! Si on ajoute le matelas de 3mm qui n’efface pas la caillasse du sol, c’est clair qu’on n’aura presque pas fermé l’oeil !

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21-22-23/07/2011 : Kuta (Lombok)

 

La côte sud de Lombok, c’est le royaume des surfers avec des plages de rêves, des rouleaux énormes, du sable blanc, des cocotiers. Bref, tout ce qu’il faut pour se la couler douce pendant quelques jours. Romy en profite pour mater les beaux spécimens tout bronzés, gros biscoteaux et longs cheveux blondis par le soleil (alors qu’elle a le même à la maison !).

Dès le premier jour, le bruit s’est répandu que nous étions là. Channel 9 dépêche une équipe de reporters pour nous interviewer. Pas moyen de voyager incognito, même au fin fond de l’Indonésie…  ;-)

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On loue un scooter pour une journée, histoire d’explorer les plages autour de Kuta. Les noms sentent bon l’exotisme :

Mawun Beach (certainement notre préférée) :

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Mawi Beach :

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Et Selongblanak :

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Les routes qui mènent à ces plages sont belles mais parfois en piteux état. Enfin, en moto, ça passe mieux.

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On profite de ces jours de repos pour mettre à jour le blog et organiser la suite du voyage. On tombe par hasard sur un gars qui propose des treks sur le volcan Rinjani. Ca tombe bien, c’est notre prochaine étape. Il a l’air honnête, le contact passe bien et on a craqué sur sa petite famille. Ni une, ni deux, c’est réservé. En choisissant un prestataire plus local, on sait où ira l’argent…

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20/07/2011 : D’une Kuta… à l’autre

 

Notre vol pour Mataram étant à 15h, on a un peu de temps pour découvrir ce coin de Bali fréquenté par les hordes de touristes (en majorité des Australiens) venus faire de la bronzette, du shoping et surtout la fête. C’est ici que la bombe a explosé en 2002 dans une discothèque. Ici, on peut trouver des Burger King, Mc Do et autres KFC ou encore Starbuck Coffee. On se croirait presque aux States avec ces énormes shoping mall où toutes les grandes marques ont leur boutique. Finalement, les prix ne sont pas spécialement intéressants. Il y a aussi plein de “resorts” super luxueux. Il faut quand même dire qu’à côté de ça, il y a moyen de trouver des adresses pas cher pour dormir et manger.

En tout cas, le fossé est grand par rapport aux endroits qu’on a visités précédemment ! Mais bon, c’est vrai que les plages de Kuta et Legian sont belles, formant un immense croissant de sable blanc sur plusieurs kilomètres. Le tout, à 5 minutes de l’aéroport, on comprend (ou pas en fait) pourquoi tant de gens viennent ici. Sûr que de notre côté, on a préféré de loin les régions “plus authentiques”, dira-t-on.

50.000 roupies plus loin, on arrive à temps à l’aéroport. Le vol par contre est retardé de près d’une heure. Apparemment, ça arrive plutôt souvent en Indonésie. Faudra faire gaffe pour le retour vers Jakarta, histoire de ne pas louper notre vol pour Bruxelles… Voilà, ça y est, on quitte Bali après une douzaine de jours formidables passés ici. Population accueillante, nature merveilleuse, climat idéal, culture et cuisine raffinées, farniente, il y a vraiment de quoi contenter tout le monde. Bali, c’est un peu l’Ile Fantastique (mais sans Tatu) !

C’est un vrai saut de puce en avion de Bali à Lombok. 40 minutes plus tard, on atterri à Mataram. D’ici, notre plan est de prendre un taxi jusqu’à Kuta (pour ceux qui n’ont pas suivi, il y a une Kuta sur Bali et une autre sur Lombok). Ce qui est super dans ce genre de pays, c’est qu’il ne faut jamais réellement chercher quoi que ce soit : tout vient à vous ! Sans exagérer, 3 minutes après avoir récupéré nos bagages, on a le cul posé dans un taxi négocié à bon prix pour le trajet d’1h30 jusqu’à la côte sud de Lombok ! Si ça ce n’est pas de l’efficacité. On aurait pu rejoindre Kuta en “bemo” (les minibus locaux) pour 10 fois moins cher mais il fallait changer 3 fois et ça aurait coûté pas mal de temps et de fatigue surtout. Sur ce coup-là, on se l’est joué façon gros touristes fortunés, héhé. On a bien le droit de temps en temps, non ?

Le voyage sera tout de même un peu plus long que prévu en raison de la célébration d’un mariage traditionnel Sasak, avec orchestre, cortège et tout le toutim. Au passage, on a réussi à voler une photo de la mariée.

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En arrivant à Kuta, c’est un peu le choc. Sans savoir pourquoi, on s’attendait à une station un peu développée. Et en fait, ça ressemble plutôt à un petit village en bord de mer. On y trouve quand même une infrastructure touristique mais à taille humaine et façon locale. C’est à ça que devait ressembler Bali il y a quelques dizaines d’années.

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Les logements sont bien remplis car c’est la haute saison. On trouve quand même une chambre sympa et pas trop chère au Surfers Inn. C’est propre, il y a un beau jardin et une petite piscine.

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