19/07/2013 : galère dans le Salar ou l'enfer blanc (ou pas)

Au matin, Romy offre le petit déj buffet à toute la famille et puis on attaque le Salar pour de bon avec l'idée d'aller jusqu'au pied du volcan Tunupa. Benoît me proposer de faire mon premier baptême en conduisant le camion. Faut dire qu'ici, c'est plutôt facile pense-t-on (à tort comme on le verra pas plus tard que bientôt). Je m'en sors donc bien avec ce bahut qui fait quand même ses 9 tonnes bien tassées.

On s'arrête un peu plus loin pour observer le travail d'extraction des briques de sel... et puis les ennuis commencent. Benoît reprend le volant et on se dirige tout droit vers le volcan en suivant quelques traces sur le sel qui se font de plus en plus rares. Après trois kilomètres seulement, bardaf c'est l'embardée, les roues s'enfoncent dans la couche de sel et le camion s'enlise sans plus pouvoir avancer.

On tente quelques manœuvres pour se dégager, on creuse pour dégager les roues mais rien n'y fait ! On se rend vite compte qu'on n'y arrivera pas seuls. J'accompagne donc Benoît pour aller chercher de l'aide à pied. Après 30 minutes de marche dans ce grand vide blanc, on arrive à l'endroit où les ouvriers du sel travaillent. D'indications en indications, on trouve un gars dont les frères sont précisément les "gardiens du Salar". No te preocupado señor ! Il grimpe sur son camion pour avoir du réseau et appelle son frère qui a tous le matos necessaire pour venir nous dépanner. Annoncé dans la demi-heure, on attendra finalement plusieurs heures avant qu'il ne se pointe (un premier camion était lui-même tombé en rade aux portes du Salar !). Il est déjà 16h30 lorsque la fine équipe se met à l'œuvre, un tout jeune, un tout vieux et trois jeunes gars. Parlons dineros d'abord : le meneur de la bande annonce tout de go 4000 bolivianos (environ 400 €) ! Ouch, c'est la douche froide. Je tente un 2000. Il paraît prêt à accepter mais dit qu'il y a beaucoup de boulot et qu'ils devront encore revenir demain pour terminer. Benoît propose 3000 et tout le monde donne son accord sur ce prix-là. Au travail ! Première étape, dégager les roues qui sont bien enfoncées pour glisser des planches dessous. Ils triment dur mais avec trois petits crics et quelques pauvres planches, ça avance très lentement. On stresse aussi qu'ils n'abiment le camion en le soulevant. Quand la nuit tombe, ils ont fini... une roue. La suite, ce sera pour demain. Ils nous promettent d'être là pour 8h.

Nous voilà donc partis pour notre première nuit de bivouac forcé à huit dans le camion, plantés quelque part au milieu de rien dans cet endroit incroyable. Enfin, le moral est bon, on a un toit, de quoi boire et manger et on est rassuré sur le fait qu'on pourra être dégagé le lendemain même si ça doit prendre du temps. Et puis, c'est l'occasion pour nous de tester le confort du camion . Pour faire court, c'est super. Il y a tout ce qu'il faut et même à huit, on s'y sent très bien. Le type qui a conçu cette maison sur roues a vraiment pensé à tout. ;-)))

Au menu ce soir, pâtes au pesto, tomates fraîches et fromage râpé, accompagnées d'un "bon" verre de vin bolivien. Que demander de plus ? Je m'amuse à faire un peu de light painting autour du camion dans la nuit glacée.

Quand il est l'heure de dormir, on passe en configuration de nuit : deux au-dessus et trois en dessous à l'arrière, tandis que les filles s'empilent en tranche milanaise dans leurs couchettes à l'avant. On n'a jamais eu une température aussi agréable pour dormir dans nos chambres d'hôtel...

 

18/07/2013 : un avant-goût de Salar

Avant de s'aventurer dans le Salar, il faut passer par tout un cérémonial de préparatifs pour la camion : lavar, gressar y fumigar ! Autrement dit, laver, graisser et vaporiser à l'huile, tout ça pour protéger les parties basses du camion contre la corrosion du sel. Le temps de procéder et de faire le plein d'eau et d'essence et l'après-midi est déjà bien avancé. Tant pis, on se lance quand même sur la piste vers Colchani qui est la porte d'entrée du Salar.

Ça y est, on fait nos premiers tours de roue sur l'immense étendue de sel d'un blanc éclatant et parfaitement plate. À l'entrée, des travailleurs grattent la surface pour rassembler le sel en tas en forme de cône avant de l'emporter par camion.

On pousse un peu plus loin jusqu'à un petit hôtel de sel très basique qui surgit au milieu de nulle part. Pas moyen de dormir ici.

On doit donc retourner sur nos pas jusqu'aux hôtels de sel (nettement) plus chics qui se trouvent en bordure du Salar. On opte pour le Cristal Samaña. Vu le prix plutôt salé des chambres (138 dollars la double), il n'y a que Romy et moi qui dormiront ici et Mum restera avec les autres dans le camion. L'expérience en vaut quand même la peine car cet hôtel est vraiment incroyable : sol formé d'une épaisse couche de sel (on a l'impression de marcher sur du sable blanc), murs en briques de sel, lit aussi, sculptures en sel un peu partout. C'est pas tous les jours qu'on voit ça. Et cerise sur le gâteau, il y a un chauffage dans la chambre, une couette en duvet sur le lit et une vraie douche bien chaude ! Bref, on en a pour son argent.

Une bouteille de champ' pour fêter les retrouvailles et les anniversaires en retard ! Et une soirée au coin du feu, sur un canapé... en sel évidemment.

Mur en briques de sel et sculptures.

 

17/07/2013 : Uyuni

Au matin, je me sens un peu mieux mais ce n'est pas encore la gloire. Et surtout, c'est maintenant Benoît qui n'est pas bien non plus. Bon, une journée de repos s'impose clairement. Du coup, on ne sait pas s'occuper des préparatifs du camion pour le Salar. Tant pis, ce sera pour demain.

On profite donc de ce que peut nous offrir Uyuni qui est finalement une ville plutôt sympa, dans le centre en tout cas : des boutiques avec tout ce qu'on peut imaginer en laine de lama, une plaine de jeux pour les filles, un chouette marché couvert, quelques restos sympas, des cafés avec connexion internet "potable".

 

16/07/2013 : Poopo - Uyuni

Journée de transition pour rejoindre Uyuni. Route bitumée jusque Challapata, puis ça devient une piste d'un peu moins de 200 km jusque Uyuni.

La piste est plutôt bonne sur la première moitié (Benoît arrive pratiquement à maintenir une moyenne de 70 km/h) et ensuite ça se corse un peu sur la seconde partie, après Rio Mulatos. C'est là qu'on fait une halte pour l'almuerzo de midi dans une bonne petite comida où l'accueil est très sympathique (chez Don Rene ou quelque chose comme ça). On ne peut pas la rater de toute façon, il n'y a que deux endroits où on peut manger dans ce bled perdu au milieu nulle part. Avec les rails qui le traversent, on se croirait vraiment dans un village du Far West.

Quelques beaux paysages en cours de route. Le ciel est plutôt menaçant.

Après plusieurs heures dans le camion, les derniers kilomètres de bosses et de poussière deviennent pénibles et c'est avec soulagement qu'on arrive à Uyuni.

De mon côté, j'ai l'estomac qui travaille de plus en plus et au soir, quand on arrive à destination, je ne me sens carrément pas bien du tout. Après ce trajet fatigant, tout le monde est OK pour s'accorder une journée de repos le lendemain avant d'attaquer le Salar. On choisit un hôtel un peu chérot pour être sûr d'avoir de l'eau chaude.

Info : hôtel Toñito, 400 bolivianos la double avec douche solaire (eau bien chaude garantie) ; par contre le chauffage dans la chambre ne sert à rien ; bon petit déj buffet inclus.

 

15/07/2013 : Curahuara de Carangas - Poopo

Le petit chauffage électrique fait bien la différence au matin au moment de prendre la douche... tiède. La veille, on avait demandé à la dame si elle pouvait servir un petit déj pour huit personnes. Si si señor, no problemo ! Évidemment, le lendemain, il n'y a du pain que pour trois personnes ! Tant pis, les Itinérants déjeunent donc dans leur camion et nous a l'hostal.

Dans ce village, on trouve une très belle église qualifiée de Sixtine des Andes. Un guide nous explique en espagnol la signification de toutes les fresques peintes sur les murs et les plafonds.

 

Après la visite, on reprend la route. On fait une étape un peu malheureuse à Patacamaya pour manger à midi. L'endroit est vraiment déprimant : c'est moche, ça pue, c'est sale, on ne peut vraiment rien dire d'autre. On hésite entre plusieurs gargotes, toutes plus crades les unes que les autres. On commande le traditionnel (et unique plat disponible) poulet frit/riz/frites. On attendra en vain la sopita qui n'arrivera jamais et Benoît se frite (encore) avec la bonne femme qui ne veut pas rendre la monnaie exacte.

Il fait déjà bien noir lorsqu'on arrive à Poopo où le Lonely indique un resort-hotel. Tout le monde prie pour que ce brol existe réellement. Finalement oui mais c'est encore toute une histoire. Je sonne à la porte, un gars me demande quoi d'une fenêtre à l'étage. Je lui dis que c'est pour deux chambres et il me répond qu'il ne sait pas et que je dois repasser dans une demi-heure. Bon ok, on patiente en prenant notre premier repas tous ensemble dans le camion. Ça nous change un peu des comidas boliviennes. Quand je retourne, il ne reste plus qu'une seule chambre avec deux lits dans cet immense hôtel. Ce sera pour Romy et moi (50 bolivianos la chambre double, soit environ 5€ !), tandis que Mum profitera de sa première nuit dans le camion. Les températures sont un peu moins froides ici et la nuit se passe bien pour tout le monde.

 

14/07/2013 : Sajama - Curahuara de Carangas

Histoire de se payer un peu de bon temps et de se remettre de la rudesse du climat, on va jusqu'aux sources naturelles d'eau chaude à quelques kilomètres de Sajama. Certainement le bain le plus délicieux dans le cadre le plus idyllique qu'on ait connu.

 

En début d'après-midi, on reprend la route vers Curahuara de Carangas. Sur le chemin, superbes paysages qui nous font penser un peu aux Needles de Canyon Land aux USA.

 

On passe la nuit dans un hôtel 3 étoiles ! Standard bolivien bien sûr... ;-)))

 

13/07/2013 : Sajama

En fin de matinée, on embarque tous dans le camion pour aller voir des geysers à 8 km du village, accessibles par une belle piste qui serpente dans une large vallée. Le décor est magnifique : une immense plaine entourée de sommets dont plusieurs dépassent les 6000 m. Juste à la frontière, du côté chilien, il y a le volcan Parinacota et son jumeau le Pomerape. Et en face, le toit de la Bolivie, le Sajama avec ses 6542 m. On a une vue à 360° à des dizaines de kilomètres à la ronde. Il y a plein de lamas d'élevage et aussi quelques vigognes sauvages qui galopent un peu partout.

Plus loin, la piste devient plus escarpée pour grimper vers l'endroit où se trouvent les geysers. Dans une belle vallée, on aperçoit quelques fumerolles et marres qui bouillonnent. Alors que Benoît et moi on s'approche d'un trou qui a l'air un peut plus actif que les autres, il se met à cracher un solide jet d'eau bouillante et de vapeur. Une minute plus tard et on était en plein dedans ! Gloups.

Le pique-nique le plus élevé de notre vie un point de vue à 4418 m !

 

Histoire de se mettre un peu en jambes, Romy et moi décidons de revenir au village à pied tandis que les autres retourneront avec le camion. Première petite randonnée pour nous a une telle altitude. Le chemin est tres facile et ça se passe sans souci, juste le souffle un peu court. Les paysages sont splendides, le tout sous un beau soleil et un ciel bien bleu.

Au soir, balade en famille autour d'un lac proche pour profiter du coucher de soleil.