A l'hôtel au matin, l'agua calliente, qui ne l'était déjà pas vraiment la veille, l'est encore moins. Je me fâche un peu sur la petite dame qui m'emmène au fin fond de l'hôtel dans une chambre où l'eau est soit-disant super calliente. Mouais bof, disons tout au plus tiède. Tant pis, on passe quand même tous les trois à la douche.
Le temps de tout ce cinéma, d'aller déjeuner à l'extérieur, de ranger le camion, d'acheter quelques bibelots à un brave gars qui passait par là à vélo et il est déjà fort tard pour se mettre en route. L'objectif est d'arriver au Parc national de Sajama à environ 350 km de route d'ici. Il faut malheureusement repasser par La Paz où on perd pas mal de temps dans les bouchons. Un bref arrêt à l'aéroport pour que Benoît laisse un message sur le camping car de leurs amis Les Oiseaux qui ont fait un bout de chemin avec eux en Argentine et au Chili, puis on continue. La route pour sortir de La Paz vers le sud nous fait voir l'étendue du quartier El Alto et les conditions de vie difficiles de ses habitants. Des constructions en briques rouges la plupart du temps inachevées, des rues en terre, des déchets partout, pas une trace de végétation...
À Patacamaya, on prend à gauche pour les derniers 200 km vers Sajama, sur ce qui est annoncé comme la meilleure route de Bolivie. Le volcan se dresse déjà en point de mire au bout des longues portions de route en ligne droite.
À mesure que l'on avance, le paysage devient de plus en plus sympa. La monotonie de l'altiplano laisse la place à de beaux reliefs avec de superbes couleurs. Surtout que le soleil est déjà bien bas et donne une belle lumière rasante. Devant nous, on voit déjà l'immense cône du Sajama, le plus haut sommet de Bolivie avec 6542 m. Finalement, la nuit est bien tombée lorsque Benoît attaque la piste d'une quinzaine de kilomètres pour arriver au village de Sajama. Impressionnant dans le noir complet, on est secoué dans tous les sens, mais il maîtrise bien son affaire. On trouve rapidement une chambre dans une hostal choisie un peu à l'aveuglette et puis tous le monde se retrouve dans le resto qui a la bonne idée d'avoir un feu de bois. Bon, il n'y a plus que de la soupe à manger mais tant pis, ça fait du bien d'être au chaud. Au-dessus de nos têtes, un de ces ciels comme on n'en voit que dans ces villages du bout du monde. On voit parfaitement l'immense trace de la voie lactée et plein d'étoiles dont la Croix du Sud. On se glisse dans nos chambres, pfiouuuu qu'est-ce que ça caille : il fait quand même -8° dehors et bien sûr, ce n'est pas chauffé (probablement proche de 0° à l'intérieur). On est content d'avoir acheté de bons duvets avant de partir (merci Astrid pour le prêt du troisième sac de couchage !).
Notre hostal au petit jour le lendemain, avec les sommets enneigés au loin.
1 commentaire:
Les larmes aux yeux en repensant à cet endroit...magique! L'hostal Oasis, le vent glacial, les lamas, les vigognes, la petite église... Argh! Profitez profitez!!!
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