Journal de bord, le 1er avril de l'An de grâce deux Mil douze

Tout avait pourtant bien commencé...

Après une nuit un peu frisquette mais calme, on est d'attaque pour passer notre premier pont mobile. On stoppe le bateau devant le feu rouge, le pont se lève, on s'avance tout doucement dans l'étroit passage, le gardien du pont balance un sabot (ça ne s'invente pas !) au bout d'une corde pour récupérer le droit de passage et puis ouf, on est de l'autre côté. On navigue sur des petits canaux calmes qui serpentent dans la campagne et des villages mignons tout plein.

J'ai repéré notre itinéraire sur la carte... mais je me suis planté sur l'interprétation d'un pont qui a rétréci à 1,5 m au lieu de 15 m ! Du coup, avec nos 2,5 m, ça ne passe pas. Barre à bâbord toute, demi-tour, on passera par une autre route. Sur un grand canal plus fréquenté, on croise nos premières grosses péniches de transport. Gloups, le Hertog a l'air minuscule à côté ! À midi, arrêt à Grouw pour essayer les vélos pliables qu'on a emportés (merci Mum). Ici aussi, c'est croquignolet : petites maisons proprettes, jardinets sans un brin d'herbe qui dépasse, déco kitch de rigueur avec sabot pendu au mur, faux héron sur la pelouse, etc. La classe à la frisonne quoi ! On mange à bord, puis une petite sieste et on est reparti, direction la réserve naturelle Oude Venen. La navigation est très agréable et on commence à avoir le bateau bien en main. C'est là que les choses ont commencé à partir un peu en vrille (pour rester poli).

Gros stress tout d'abord à un pont mobile devant lequel on attend... sans que le gardien veuille l'ouvrir. On se représente trois fois sans succès avant de renoncer et d'aller demander conseil un peu plus loin. Un brave type appelle le gardien du pont avec la radio de bord. Finalement, il s'avère qu'il ne voulait pas nous ouvrir car on pouvait passer directement sous le pont... à condition d'abaisser le petit mât amovible à l'avant du bateau ! On a l'air bête parfois dans la vie.

Ensuite, l'accostage au port en fin d'après-midi n'est pas évident avec le vent qui continue de souffler fort. On n'est pas les seuls d'ailleurs à avoir du mal car on doit aider un groupe d'Allemands qui arrivent avec un gros yacht. À peine arrimé, une dame du port vient nous dire qu'il faut changer de place parce que le courant ne fonctionne pas ici. Fait %¥€&@ !!! Rebelotte pour toutes les manœuvres. Et pour couronner le tout, le moteur d'étrave vient de nous lâcher. Or sans ça, c'est coton pour accoster avec un tel vent. Mais bon, pas le choix et avec l'aide de quelques personnes sur le quai, on y arrive. Ouf, croyait-on mais la journée n'était pas terminée. Le temps de dîner et paf, c'est la panne de courant dans le port. Pas de chauffage donc pour cette nuit. Tant pis, ça nous rappellera notre trek sur le Rinjani : chaussettes, polaire, bonnet et au lit.

Journée un peu rude donc mais bon, comme aime à le rappeler un ami à moi, la vraie vie commence où finit notre zone de confort. À méditer sous la couette...


2 commentaires:

viviane a dit…

Et bien, les cocos: bravo! Je ne m'imagine pas vivre toutes ces péripéties,(l'âge oblige)Cependant, je ne m'inquiète pas trop: je sais que vous êtes capables de vous sortir de n'importe quelle situation(jeunesse o...)Nous avons hâte de vous revoir et vous souhaitons le meilleur que vous puissiez désirer. Plein de bisous à vous deux: moi.

Angie et Nels a dit…

Ahahaha! Excellent! J'imagine le truc! "Le plus difficile pendant nos voyages...euh...non pas le Rinjani! Plutôt une nuit sur un bateau au Pays-Bays!